Lorsque vous souscrivez un crédit immobilier, l’assurance emprunteur constitue une étape incontournable. Cependant, si vous êtes fumeur, cet aspect peut significativement impacter le coût global de votre emprunt. En effet, le statut de fumeur peut entraîner une majoration importante de votre assurance emprunteur, ce qui peut avoir des conséquences sur votre budget. Quels sont les critères pris en compte, les coûts associés et les alternatives pour limiter ces dépenses ? Explorons ensemble les nuances liées à l’assurance emprunteur pour les fumeurs.
Le statut de fumeur : un facteur de risque pour les assureurs
Les assureurs considèrent les fumeurs comme des profils à risque. Cette catégorisation repose sur des statistiques médicales démontrant une prévalence accrue des maladies graves et des décès prématurés chez les consommateurs de tabac. Les risques les plus souvent associés incluent :
– Cancers (poumons, gorge, etc.).
– Maladies cardiovasculaires, telles que les infarctus ou les AVC.
– Pathologies respiratoires chroniques comme la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive).
Ainsi, pour minimiser leurs risques financiers, les assureurs appliquent des tarifs plus élevés aux emprunteurs fumeurs.
Qui est considéré comme fumeur par les assureurs ?
Les compagnies d’assurance adoptent une définition large du statut de fumeur. Cela inclut :
– Les consommateurs de cigarettes traditionnelles.
– Les adeptes du tabac à rouler, cigares ou cigarillos.
– Les utilisateurs de cigarettes électroniques et vapoteuses.
La fréquence de consommation n’est pas prise en compte. Pour les assureurs, vous êtes catégorisé comme « fumeur » dès lors que vous consommez l’un de ces produits, même occasionnellement.
Déclarer son statut : Une obligation légale
La loi Lemoine de 2022, qui a supprimé le questionnaire de santé pour les crédits immobiliers inférieurs à 200 000 € remboursés avant les 60 ans de l’emprunteur, n’exonère pas de la déclaration du statut de fumeur. Cette information est perçue comme une donnée de style de vie, distincte des critères médicaux.
Une fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat d’assurance. En cas de sinistre, l’assureur peut refuser toute prise en charge si une fausse déclaration est avérée, même si l’événement n’est pas lié au tabagisme.
Quel est le surcoût pour un emprunteur fumeur ?
Le coût supplémentaire lié au statut de fumeur varie selon l’âge, le montant de l’emprunt et le type de contrat choisi (bancaire ou alternatif). Ces majorations reflètent le coût accru pour l’assureur de couvrir un emprunteur exposé à des risques de santé plus élevés.
Mentir sur son statut de fumeur : une stratégie risquée pour votre assurance emprunteur
Déclarer un faux statut de non-fumeur peut sembler tentant pour réduire les coûts, mais cette option comporte des risques majeurs. L’article L113-8 du Code des assurances stipule qu’une fausse déclaration rend le contrat nul, avec possibilité pour l’assureur de refuser toute indemnisation et de conserver les primes versées.
En cas de sinistre, l’assureur peut examiner les rapports médicaux ou hospitaliers pour vérifier votre statut. Une fausse déclaration est donc un pari risqué qui peut avoir de lourdes conséquences financières, notamment en ce qui concerne l’assurance emprunteur pour les fumeurs.
Des solutions pour réduire le coût de l’assurance emprunteur
Comparer les offres pour obtenir un meilleur tarif
Faire jouer la concurrence est essentiel. Les contrats alternatifs proposent souvent des tarifs plus compétitifs, même pour les fumeurs. Par exemple, un emprunteur de 41 ans pourrait économiser jusqu’à 2 000 € en choisissant un contrat alternatif plutôt qu’un contrat bancaire, malgré le surcoût lié au tabagisme.
Arrêter de fumer pour bénéficier de meilleurs tarifs
Les assureurs permettent généralement de reclasser un emprunteur comme non-fumeur après deux ans d’arrêt complet. Pour cela, un test de cotinine (indicateur de consommation de nicotine) peut être exigé.
Renégocier son contrat en cours de prêt
Changer d’assurance emprunteur est possible grâce à la loi Bourquin, qui autorise la résiliation annuelle. Cela peut permettre aux fumeurs de trouver une offre plus adaptée et, potentiellement, moins coûteuse.
Qu’en est-il si vous commencez ou arrêtez de fumer après la souscription ?
– Si vous commencez à fumer après la signature du contrat, la plupart des contrats alternatifs ne nécessitent pas de déclaration de ce changement de situation.
– En revanche, en cas d’arrêt de tabac depuis au moins deux ans, il est judicieux d’en informer votre assureur pour accéder à des tarifs plus avantageux.
Bien s’informer pour optimiser son assurance emprunteur
Être fumeur a indéniablement un impact sur le coût de l’assurance emprunteur, mais des stratégies existent pour limiter cette charge. Comparer les offres, arrêter de fumer ou renégocier son contrat peuvent être des solutions efficaces.
Avant toute souscription, il est essentiel de bien analyser les termes et conditions des contrats proposés et de déclarer son statut de manière honnête. Les économies réalisées à court terme ne justifient pas les risques à long terme liés à une fausse déclaration. Un accompagnement par un courtier peut également s’avérer utile pour trouver l’offre la mieux adaptée à votre profil.