Comment choisir sa mutuelle santé individuelle ?
(Source : Comment choisir une complémentaire santé individuelle ? – quechoisir.org)
Les Français doivent sans cesse trouver un moyen d’équilibrer leur budget santé, tiraillé entre l’inflation des honoraires médicaux et la réduction des remboursements. Si aujourd’hui près de 96 % des actifs possèdent une complémentaire santé grâce à leur entreprise, ceux qui doivent la financer à titre individuel doivent ajouter l’augmentation du coût des cotisations à l’équation. Voici les conseils de l’UFC que choisir pour choisir une mutuelle de santé individuelle.
À combien s’élève la consommation des soins et biens médicaux en France ?
Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), en 2020 « la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) était évaluée à titre provisoire à 209,2 milliards d’euros. Elle a progressé de 0,4 % par rapport à 2019, soit le rythme de croissance le plus faible jamais observé depuis 1950 du fait de la crise sanitaire. Ses composantes progressent à des rythmes très disparates compte tenu des impacts différenciés de la pandémie de Covid-19. Alors que les soins hospitaliers progressent de 3,7 % en 2020, les dépenses de soins ambulatoires sont en repli de 2,5 %. »
Comment bien choisir sa complémentaire santé ?
Il est important pour les consommateurs de savoir comment choisir ou changer de mutuelle santé individuelle. Voici les éléments à prendre en considération :
Les niveaux de garantie
UFC Que Choisir rappelle que « les contrats individuels comportent deux ou trois niveaux de garanties, le marketing se chargeant d’en donner une définition maison ».
Le premier niveau couvre en principe :
- Le seul ticket modérateur pour tous les postes de soins. Dans l’esprit, il s’apparente donc à la CMU-C et seules les personnes au budget extrêmement restreint, mais dont les revenus sont trop élevés pour prétendre à la CMU-C, ou les adeptes des alternatives médicales (homéopathie, phytothérapie…) optent pour un tel contrat.
- Pour les soins courants et l’hospitalisation, dans la mesure où vous respectez non seulement le parcours de soins coordonnés, mais évitez à tout prix les consultations ou les actes avec dépassements d’honoraires, même cantonnés avec un contrat d’accès aux soins (CAS), votre reste à charge se limitera aux participations et franchises usuelles, à l’exclusion du forfait journalier hospitalier désormais remboursé de façon illimitée dans le temps.
- Pour les médicaments, le ticket modérateur vient compléter les remboursements de l’assurance maladie qui ont lieu à hauteur de 65 %. Pour ceux remboursés à 30 % (entrent dans cette catégorie les médicaments homéopathiques notamment) ou à 15 % en revanche, les complémentaires responsables n’ont pas d’obligation de prise en charge du ticket modérateur. Selon l’organisme complémentaire, cette garantie est d’un niveau très contrasté : une récente enquête de la Drees indique par exemple que moins d’un tiers des contrats de mutuelles prennent en charge ce ticket modérateur, alors que cette proportion est de 9 contrats sur 10 pour les institutions de prévoyance ou les assureurs…
- Quant aux actes ou équipements coûteux (monture de lunettes, prothèse dentaire…), ce type de contrat ne sert pas à grand-chose, sauf si l’organisme assureur a ponctué ce premier niveau de garantie de « bonus » ou d’options lui permettant de se distinguer des produits de la concurrence.
Les autres niveaux de garanties
Ils proposent une couverture plus étendue, donc la cotisation est plus chère. Ils prennent en charge une part des dépassements d’honoraires médicaux ou chirurgicaux (150 ou 200 % par exemple), d’offrir des remboursements sous forme de forfaits pour divers équipements (lunettes, prothèses…) ou actes totalement ignorés par l’assurance maladie (ostéopathie…) ou encore pour les frais de séjour à l’hôpital. Mis à part la nouvelle réglementation qui, depuis peu, borne plus encore les obligations des contrats « responsables », chaque organisme assureur a ici la liberté de bâtir les garanties de ses contrats en fonction de sa philosophie du business et des stratégies commerciales qu’il entend poursuivre. La concurrence est donc particulièrement vive.
Bien comprendre ses propres besoins médicaux
Tout dépend des besoins réels du consommateur. Pour sélectionner la police adéquate, il doit analyser son comportement en tenant compte de la façon dont il respecte ou pas le parcours de soins coordonnés, de la fréquence des soins (consultations et médicaments hors dispositif pour affection de longue durée), du type des soins (conventionnels, c’est-à-dire remboursés pour partie par l’assurance maladie ou non) et de leur tarif (avec ou sans dépassements d’honoraires).
Il doit ensuite faire un calcul chiffré de leur coût annuel réel après prise en charge de l’assurance maladie (il ne reste donc à sa charge que le ticket modérateur, le forfait journalier hospitalier le cas échéant et les éventuels dépassements) et comparer ce montant à ce que lui coûterait une complémentaire « basique » (limitée au remboursement du ticket modérateur) par exemple.
Si le total des restes à charge demeure inférieur à ce qu’il devrait débourser pour une individuelle santé, il peut envisager de vous passer de mutuelle, ne serait-ce que temporairement. Dans le cas inverse, en fonction de l’importance du ratio obtenu, il saura quel niveau de garanties souscrire.
Des options, mais pas toutes
Aujourd’hui, il est possible de « construire » un contrat personnalisé en modulant le nombre d’options auxquelles souscrire. Ce système permet d’augmenter les remboursements sur certains postes de soins sans avoir à souscrire un niveau général élevé sur toutes les garanties. Néanmoins, il faut toujours faire attention au prix, qui n’est pas aussi bas que les assureurs le prétendent.
Profiter des offres
Les assureurs santé font eux aussi des promotions, notamment envers les nouveaux clients. Si vous souhaitez changer de complémentaire santé, la fin d’année est propice pour décrocher un contrat intéressant aussi bien au niveau des options que des tarifs. Attention toutefois, si vous devez subitement modifier les soins pris en charge, par exemple, en les augmentant, il est probable que votre assureur vous demande d’attendre l’échéance annuelle de votre contrat pour demander une modification.
La complémentaire santé n’est plus un produit de luxe, mais une nécessité. En prenant le temps de choisir, vous trouverez une formule qui cadre avec votre budget et vos besoins.
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